Les traités internationaux des Nations Unies ne sont généralement pas sur le radar des utilisateurs. Elles sont débattues, souvent pendant de nombreuses années, par des diplomates et des fonctionnaires gouvernementaux à Vienne ou à New York, et leur importance est souvent négligée ou perdue dans le flot d'informations et de nouvelles que nous traitons chaque jour, même lorsqu'elles élargissent les pouvoirs de la police et menacent les droits fondamentaux des peuples du monde entier.
C’est le cas du traité proposé par les Nations Unies sur la cybercriminalité. Depuis plus de deux ans, l’EFF et ses partenaires de la société civile internationale se sont profondément impliqués dans la diffusion du message et dans la lutte pour corriger les failles gravement dangereuses du projet de convention. Dans les prochains jours, nous publierons une série de courts articles qui traverseront le texte dense et hautement technique du projet en expliquant les effets réels de la convention.
Le traité proposé, poussé par la Russie et dirigé par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, est un accord proposé entre les nations visant prétendument à renforcer les enquêtes et les poursuites transfrontalières contre les cybercriminels qui propagent des logiciels malveillants, volent des données contre rançon et provoquent des violations de données, entre autres infractions.
Le problème est que, tel qu’il est actuellement rédigé, le traité donne aux gouvernements des pouvoirs massifs de surveillance et de collecte de données pour lutter non seulement contre la cybercriminalité, mais aussi contre toute infraction qu’ils définissent comme grave et impliquant l’utilisation d’un ordinateur ou d’un système de communication. Dans certains pays, cela implique de critiquer le gouvernement dans une publication sur les réseaux sociaux, d’exprimer en ligne son soutien aux droits LGBTQ+ ou de publier des informations sur des manifestations ou des massacres.
Les entreprises technologiques et leur personnel à l’étranger, en vertu de certaines dispositions du traité, seraient obligés d’aider les gouvernements dans leur quête des données, de la localisation et des communications des personnes, sous réserve des juridictions nationales, dont beaucoup prévoient des amendes draconiennes.
Nous avons qualifié le projet de convention de chèque en blanc contre les abus en matière de surveillance qui peut être utilisé comme outil de violation des droits humains et de répression transnationale. Il s’agit d’un traité international que tout le monde devrait connaître et dont il faut se soucier car il menace les droits et libertés des peuples du monde entier. Gardez un œil sur nos articles expliquant comment procéder.
Pour connaître nos principales préoccupations, lisez nos trois pages :